Bébé : Naissance et première année

La communication avec le bébé

En tant que parent, et au moment même de la naissance, les parents se contentent à parler à leur enfant. Ils racontent des choses toutes simples, comme leur bonheur de savoir que bébé est enfin arrivé et de faire connaissance après neuf mois d’attente.

Mentalement, un bébé ne semble pas réceptif aux paroles des parents. Toutefois, il a capté les voix de ses parents durant sa grossesse et se sent en sécurité, avec toutes ces voix familières autour de lui qui lui créent un terrain d’entente.

L’enfant, quant à lui, s’exprime à travers ses pleurs. C’est son unique moyen de vous annoncer ses besoins. Néanmoins, l’enfant imite très rapidement les adultes et bégaye des syllabes. La communication est donc tout à fait naturelle.

Créer un lien de communication avec bébé

En fonction de sa sensibilité et de son éducation, le parent va créer son propre mode de communication avec bébé. La communication avec l’enfant peut revêtir plusieurs formes.

Le contact physique

Aux premières heures de vie de l’enfant, le toucher est indispensable pour l’enfant. Le contact physique en peau à peau avec la maman et la mise au sein (si le bébé est allaité) sont des moments fantastiques pour la maman, comme pour l’enfant. Le toucher et le caresser est un moyen de communication précieux. Par ailleurs, le bain et le change sont des moments importants pour l’enfant.

La communication non-verbale

Bébé perçoit parfaitement bien le ressenti de ses parents : les joies, les peines, la colère… L’enfant assimile les émotions de ses parents. Bon nombre de pédiatres disent que l’enfant absorbe les émotions des parents non exprimées, à la manière d’une éponge.

Cependant, l’enfant exprimera ce mal-être, par des pleurs, des réveils la nuit ou encore des difficultés à digérer. L’enfant est connecté à ses parents et notamment à sa mère, avec laquelle il a vécu en symbiose durant toute la grossesse.

La parole

A travers les mots, bon nombre d’émotions sont exprimées verbalement. Les mots pèsent lourds, mais également la façon de les dire. On peut expliquer simplement à un enfant que ce qu’il a fait, n’est pas autorisé, de manière très douce, en se mettant à son niveau ou de manière excédée, en criant. Pour un message similaire, il existe nombreuses manières d’expression, qui feront que l’enfant n’obéira pas de la même façon.

Pourquoi la maman doit-elle parler à son bébé ?

Le Dr Jacques Thomas, pédopsychiatre, explique : “La parole est indispensable car elle s’inclut dans un dialogue global avec l’enfant, constitué du langage, des caresses, des mimiques… Même s’il ne parle pas encore, il existe une forme de dialogue interactif entre le bébé et sa maman, ils échangent des petits signes, des sourires, l’enfant reconnaît la voix de sa maman… La parole, et surtout le ton, transmettent des émotions à l’enfant : l’affection, l’amour, les encouragements, l’estime… C’est donc une façon de sécuriser son bébé. De plus, parler à son enfant permet de préparer la transmission du langage”. Et d’ailleurs, parler à bébé est bon pour son cerveau ! De nombreuses études montrent combien il est important de s’adresser à son enfant dans un langage “normal” voire soutenu.

Comment lui parler ?

A quel moment peut-on commencer à parler à bébé et comment s’y prendre ? Le pédopsychiatre détaille : “Trois choses importent : le ton, l’expression et les gestes. La voix est avant tout une musique, la maman doit faire attention au ton adopté, car il ne doit pas véhiculer d’affections négatives, d’irritations au risque de stresser le bébé. Parlez donc à votre petit de manière douce, calme, rassurante et encourageante. Souriez-lui, car il voit votre visage. Et ayez des mouvements doux, des gestes tendres car le bébé est très sensible à la manière dont vous le tenez.
Le tempo doit être lent. Laissez lui le temps de réagir à vos paroles en marquant des temps de silence : ces pauses lui permettent de vous sourire, de montrer sa satisfaction.”

Mais au fait, doit-on parler “normalement” à son petit ou utiliser un langage “bébé” ? Retenez qu’il vaut mieux employer des mots d’adultes mais en simplifiant vos phrases ! Le Dr Jacques Thomas conseille : “Il existe un langage simple qu’on appelle le “parler bébé”. N’ayez pas peur de l’utiliser, de faire des “areuh areuh”, car c’est dans la nature. Pour l’enfant, les mots apparaissent vers 18 mois. Jusqu’à cet âge, il est dans un état de réceptivité c’est-à-dire qu’il comprend et stocke les mots dans sa mémoire en les associant à des situations. Choisissez donc des mots simples et adaptés, en rapport avec la réalité. Introduisez petit à petit du vocabulaire qui correspond à son vécu : nounours, biberon, chaud, froid, coin-coin pour le canard, cui-cui pour l’oiseau. Expliquez-lui les mots en fonction de son expérience. En somme, laissez-vous guidez par le contexte, par la vie courante.”
Mais si le “parler bébé” vous semble ridicule, inutile de culpabiliser ! “Les parents transmettent autant leur langage en parlant entre eux qu’en parlant à leur bébé. Celui-ci apprend autant d’un dialogue qu’il entend que d’une conversation à laquelle il participe” note “Le petit Larousse des enfants de 0 à 3 ans”.

Que faut-il éviter ?

Ne monopolisez pas la conversation en l’inondant de paroles : votre bébé a parfois besoin de repos. La surstimulation est aussi néfaste que la sous-stimulation.

Ne parlez pas trop fort et ne faites pas des phrases trop longues.

Et lorsqu’il commence à parler, évitez le forcing, ne compliquez pas les choses en cherchant à lui faire acquérir sans cesse de nouveaux mots. Laissez-le apprendre à son rythme.